Le compteur Linky en 3 minutes
Comment fonctionne le compteur Linky ?
Le compteur électrique évolué Linky constitue l’interface de communication entre le réseau électrique et l’installation du consommateur. Un concentrateur, installé dans un poste de distribution électrique, collecte par courant porteur en ligne (CPL) toutes les informations en provenance des compteurs évolués, recueille les données des différents équipements électriques situés dans son environnement (transformateurs, disjoncteurs, etc.) et les communique au gestionnaire de réseau de distribution. Le système informatique du gestionnaire de réseau est accessible par les fournisseurs d’énergie qui reçoivent régulièrement les données de comptage de leurs clients pour la facturation de l’énergie. Le schéma ci-dessous représente les relations entre le consommateur, le fournisseur et le gestionnaire de réseaux.
Les avantages de Linky pour les consommateurs et les gestionnaires de réseaux
En déployant de manière généralisée le compteur Linky, les gestionnaires de réseaux s’assurent de mieux connaître l’état du réseau de distribution, ce qui améliore sa gestion : relève des compteurs à distance, diminution des coupures d’alimentation d’électricité, détection des pannes à distance, maintenance prédictive, facturation fondée sur la consommation réelle systématique (ce qui favorise la maîtrise de la demande et encourage l’essor de nouvelles offres de fourniture adaptées aux besoins spécifiques de chacun).
Pour ce qui concerne les consommateurs, les compteurs évolués en électricité et en gaz permettent aux clients de disposer plus fréquemment de la mesure réelle de leur consommation. La facturation des consommations par les fournisseurs est plus précise et génère de ce fait moins de réclamation ou d’incompréhension... La présence du client pour le relevé du compteur, la mise en/hors service, et la modulation de la puissance ne sont plus nécessaires grâce à la télé-opération. Les fournisseurs peuvent désormais proposer aux consommateurs des offres de fourniture plus diversifiées, en fonction des jours ou des heures d’utilisation par exemple, et plus adaptées aux besoins de chacun (heures « super creuses », pilotage de la charge de son véhicule électrique, autoconsommation etc.)
Les index de consommation journaliers sont transmis une fois par jour au gestionnaire de réseau (télérelève). Si, et seulement si, le consommateur donne son consentement explicite au gestionnaire de réseau (principe de l’opt-in), le compteur Linky peut également transmettre les données de consommation demi-heure par demi-heure (courbes de charge). Cette transmission se fait par la technologie du Courant Porteur en Ligne (CPL) : l’information transite par les câbles du réseau électrique. Les données ne sont donc pas transmises par ondes électromagnétiques.
Enfin, le compteur Linky compte à la fois les flux en injection et en soutirage sur le réseau, ce qui facilite le développement de nouveaux usages tels que l’autoconsommation ou le vehicle-to-grid.
De l’expérimentation à la généralisation
Le projet de déploiement du compteur Linky a été lancé en 2007 par Enedis à l’initiative de la Commission de régulation de l’énergie. D’ici à 2021, 35 millions de compteurs électriques en France auront été remplacés par des systèmes de comptage évolué. L’initiative française de déploiement des compteurs Linky a par la suite été confortée par la directive 2009/72/CE du 13 juillet 2009, depuis remplacée par la directive (UE) 2019/944 du 5 juin 2019, qui encadre, notamment, la mise en œuvre des systèmes de comptage évolué en électricité en Europe.
Au 31 août 2020, plus de 27 millions de compteurs Linky ont été déployés par Enedis. Le contexte particulier de la Covid 19 a généré un report de déploiement de l’ordre de 400 000 compteurs, dont le retard ne remet pas en question l’objectif fixé à fin 2021.
La régulation incitative de Linky
Le système de comptage Linky présente des caractéristiques techniques, industrielles et financières exceptionnelles. Son déploiement entraîne des risques autres que ceux auxquels Enedis est généralement confronté dans l'exercice de ses activités normales. C'est la raison pour laquelle la CRE, par une décision du 17 juillet 2014[1], a défini un cadre réglementaire spécifique qui incite cet opérateur à respecter le calendrier de déploiement, à maîtriser les coûts d'investissement et à garantir le niveau de performance attendu.
Une prime incitative est attribuée aux actifs mis en service entre le 1er janvier 2015 et le 31 décembre 2021 dans le cadre du projet Linky.
Cette prime est constituée de deux parties :
- une première partie (les deux tiers de la prime) est conditionnée à la performance d’Enedis en termes de coûts d’investissement et de respect du calendrier de déploiement ;
- une seconde partie (le tiers restant) est conditionnée à la performance du système de comptage évolué en termes de qualité de service.
Cette prime incitative fait donc partie du mécanisme global incitant Enedis à respecter les objectifs du projet dans toutes ses dimensions (coûts, calendrier et qualité de service).
Toute dérive de la performance globale viendra diminuer cette prime et, au-delà d’un certain niveau de contreperformance, conduira à une rémunération du projet inférieure au taux de rémunération de base, dans la limite d’un plancher.
La CRE constate, sur la période 2016-2019, que les résultats d’Enedis sont très satisfaisants au regard des critères de qualité de service, notamment le nombre de réclamations et l’efficacité des télé-relevés. Ces résultats sont détaillés dans l’article complet.