Le développement du véhicule électrique
Les ventes de véhicules électriques sont en constante augmentation dans le monde. La promotion d’une mobilité propre répond à de grands enjeux de la société : la lutte contre le réchauffement climatique et la pollution de l’air en milieu urbain. Pour soutenir son développement, les pouvoirs publics ont mis en place des politiques publiques d’aide à l’acquisition de véhicules. Le véhicule électrique rencontrera d’autant plus de succès que les progrès en termes d’autonomie des batteries, l’offre de véhicules de plus en plus étoffée et l’augmentation du nombre de bornes de recharge sur le domaine public amélioreront l’expérience utilisateur.
1. Émergence et perspective du marché
Près de 43 000 véhicules électriques légers neufs et 18 600 véhicules hybrides rechargeables ont été vendus en France en 2019, soit une croissance de 38% par rapport à 2018 pour chacun des deux segments et la progression se poursuit en 2020.
En nombre de véhicules, la France se positionne ainsi à la deuxième place au sein de l’Europe derrière la Norvège, pays très précurseur dans ce domaine. En termes de part de marché en revanche, seuls les pays du Nord en Europe ont une pénétration des véhicules électriques qui commence à être significative (près de 30 % des ventes de véhicules en Norvège, autour de 5 % en Suède et aux Pays-Bas – en Norvège les véhicules électriques représentaient ainsi près de 6,5% du parc automobile total en 2017).
2. Perspectives du marché
Les transports représentent un tiers de la consommation d’énergie et des émissions de gaz à effet de serre en France, ce qui fait de la mobilité un enjeu majeur de la transition énergétique. Les objectifs fixés par les pouvoirs publics sont en phase avec cet enjeu :
- 7 millions de points de recharge pour les véhicules électriques (VE) et les véhicules hybrides rechargeables (VHR) en 2030 (Loi pour la transition énergétique et la croissance verte) ;
- 2,5 à 3 millions de VE/VHR en circulation en 2025 et 3,6 à 4,3 millions en 2030 (document « stratégie de développement de la mobilité propre » annexé à la PPE) ;
- fin de la vente de véhicules diesel et essence en 2040 (Plan Climat).
Les acteurs de la filière automobile et les gestionnaires de réseaux travaillent sur plusieurs scénarios. Enedis se fonde, pour étudier l’impact sur les réseaux électriques, sur quatre scénarios très contrastés qui permettent d’atteindre un nombre de véhicules électriques en 2025 allant de 772 000 à 3,3 millions. Le scénario haut d’Enedis correspond à la projection la plus probable d’après les études menées par la plateforme de la filière automobile (PFA). Dans ce scénario de la PFA, le parc de véhicules électriques en 2035 serait de 9 millions.
Certaines de ces problématiques sont similaires à celles rencontrées par nos voisins européens mais d’autres sont plus spécifiques au territoire français, notamment son étendue et les besoins de déplacements plus longs qui en découlent.
En outre, le parc électrique français étant très peu émetteur de CO2, les gains pour la lutte contre le changement climatique associés au déploiement des véhicules électriques sont particulièrement forts en France.
Un enjeu important du développement des véhicules électriques sera de ne pas répercuter sur le consommateur la complexité inhérente à la naissance de toute filière.